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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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La Belgique et les Pays-Bas offrent leurs « bons offices » à la France, l'Angleterre, l'Allemagne, la Pologne et l'Italie pour trouver un règlement pacifique à la crise germano-polonaise.

Entrevue diplomatique entre Sir Neville Henderson, ambassadeur britannique à Berlin, et Hitler afin de chercher une issue à la crise. Au chancelier allemand lui affirmant que « contrairement à certaines insinuations faites à l'étranger, je ne bluffe pastout acte de force contre la Pologne ne peut manquer d'entraîner la guerre entre l'Angleterre et le Reich. »

Diktat diplomatique de l'Allemagne qui fait savoir à l'Angleterre qu'elle consent à reprendre les négociations avec la Pologne à la condition sine qua non de la venue à Berlin d'un plénipotentiaire polonais « disposant des pleins pouvoirs » dans les 24 heures.

Bien que la guerre ne soit pas encore déclarée, la division de destroyers polonais, incapable de rivaliser avec la flotte allemande de la Baltique, reçoit l'ordre d'exécuter le plan « Pékin » prévu depuis plusieurs jours. Ce plan consiste à appareiller d'urgence, sous couvert d'un exercice, pour se réfugier en Grande-Bretagne afin de préserver les seuls navires de guerre de valeur de la marine de guerre polonaise.

En France, le préfet de Police ordonne la fermeture des cafés, restaurants et débits de boisson à 23 heures dans le département de la Seine, hors Paris.

Varsovie décrète la mobilisation générale sur l'ensemble du territoire polonais. L'armée polonaise dispose d'un potentiel d'environ 1 million d'hommes avec 39 divisions d'infanterie et 16 brigades indépendantes, dont 11 de cavalerie et 2 mécanisées. Elle totalise quelque 900 blindés, 4 500 canons et 400 avions de combat.

L'amiral Isoroku Yamamoto, notoirement peu partisan de la politique agressive et expansionniste japonaise, est nommé commandant en chef de la flotte combinée.

À l'instigation de Reinhardt Heydrich, chef des services de sécurité nazis, et sous la direction de l'officier SS Alfred Naujocks, un commando attaque la station radio frontalière de Gleiwitz, en territoire allemand.

Un ultimatum allemand à destination de la Pologne est diffusé par radio et remis officiellement à l'ambassadeur britannique. Arguant du fait que Varsovie ait refusé l'envoi d'un plénipotentiaire à Berlin, l'Allemagne considère ses offres de paix comme rejetées.

Hitler signe la directive n° 1 d'exécution du plan « Blanc » (Fall Weiß) d'invasion de la Pologne pour le lendemain, 1er septembre, à 4h45.

À Moscou, Viatcheslav Molotov, président du Conseil des commissaires du peuple (Premier ministre) soviétique, déclare devant le Soviet Suprême que « l'URSS poursuit sa propre politique, déterminée par les intérêts de ses peuples et par rien d'autre. L'URSS n'est pas obligée de combattre du côté anglais ou du côté allemand. »

Déclenchement du plan d'attaque allemand de la Pologne. La Wehrmacht met en œuvre des forces très supérieures à celles de son adversaire avec 60 divisions – dont 7 divisions blindées (Panzer), 4 divisions légères et 4 divisions motorisées. Au total, 2 700 chars, 9 000 canons et 2 300 avions sont engagés dans la campagne.

À 4h45, le vieux cuirassé allemand Schleswig-Holstein, en « visite de courtoisie » dans le port de Dantzig, bombarde soudainement les troupes polonaises positionnées dans la presqu'île de Westerplatte avant de débarquer des forces d'assaut. Les Polonais résisteront pendant une semaine.

Sans surprise, la Norvège, la Finlande, la Suède ainsi que la Suisse se déclarent neutres dans le conflit qui vient d'éclater entre l'Allemagne et la Pologne.

Les destroyers polonais Burza, Blyskawica et Grom, ayant reçu l'ordre d'évacuer la Baltique, parviennent sans encombre à Édimbourg, en Écosse.

À Paris, la Chambre vote massivement les crédits de guerre, y compris le groupe communiste qui entend par là répondre à l'agression de la Pologne par l'Allemagne.

En vertu d'une promotion prévue de longue date, le général George Marshall est nommé chef d'État-major de l'armée des États-Unis.

Ordre de mobilisation générale en France où est décrété l'état de siège conférant aux autorités militaires des pouvoirs étendus dans tous les domaines de la vie civile. Londres mobilise son armée professionnelle et ses réservistes en vertu de la loi de préconscription d'avril 1939, le military training bill, applicable aux hommes de 18 à 41 ans. À Varsovie, le gouvernement Moscicki décrète l'état de guerre et convoque la Diète en session extraordinaire.

Déclaration de non-belligérance italienne et proposition de conférence internationale à cinq (France, Angleterre, Italie, Allemagne et Pologne) pour trouver une issue au conflit. Londres et Paris répondent favorablement.

L'Allemagne affirme garantir l'intégrité de la Norvège à la condition qu'elle ne soit pas menacée par des pays tiers.

La bataille se développe sur les frontières polonaises en Silésie, Galicie ainsi que de part et d'autre du corridor de Dantzig.

Discussions fiévreuses entre Paris et Londres quant à l'attitude à tenir face à l'agression allemande de la Pologne. Dans la soirée, Chamberlain signifie à l'ambassadeur Henderson à Berlin la teneur d'un ultimatum devant être remis au gouvernement allemand le lendemain et exigeant la cessation immédiate des hostilités.

Déclaration de neutralité de l'Espagne et de l'Irlande.

Malgré la tentative française de retarder l'échéance de 48 heures, l'Angleterre et la France remettent dans la matinée des ultimatums à Berlin s'achevant respectivement à 11h00 et 17h00. Faute de réponse, Londres puis Paris se déclarent en état de guerre avec l'Allemagne. Dans son discours devant la Chambre, Édouard Daladier donne le ton de la fermeté alliée : « C'est une lutte sans merci qui commence. Quelle que soit sa durée, elle ne s'achèvera, elle ne peut s'achever que par la victoire des nations libres sur la plus atroce tyrannie que l'histoire ait connue. »

À 11h27, les sirènes d’alerte retentissent pour la première fois, annonçant aux Britanniques l’arrivée de bombardiers ennemis ; il s’agit en réalité d’un appareil français perdu au-dessus de la capitale. La ville est en état de guerre et le black-out a été promulgué.

Winston Churchill est appelé dans le gouvernement Chamberlain comme ministre de la Marine (First Lord of Amiralty), poste qu'il avait déjà occupé de 1911 à 1915 jusqu'à la désastreuse campagne des Dardanelles.

« En ma qualité d'ancien soldat de la Grande Guerre et de commandant suprême, je vous rejoins aujourd'hui sur le front. » annonce Hitler dans une proclamation à la Wehrmacht.

Dix-sept sous-marins allemands (Unterseeboote ou U-Boote) sont à la mer sur un total de 57 unités disponibles ; l’amiral Dönitz en avait réclamé 300 pour lancer une campagne décisive contre le commerce britannique. Le jour même de la déclaration de guerre franco-britannique, le sous-marin U-30 du commandant Lemp coule le paquebot anglais Athenia qu'il prend pour un cargo armé, faisant 112 victimes dont 28 Américains. C'est le premier coup porté à la posture de neutralité affichée par la majorité de l'opinion américaine.

Déclaration de neutralité et mobilisation belges. Mobilisations préventives également aux Pays-Bas et en Suisse.

Par décret du gouvernement français, le pillage de guerre est désormais puni de mort.

L'ordonnance préfectorale de fermeture des établissements de restauration à 23h00 est étendue à la ville de Paris.

Annulation du premier festival international du film organisé à Cannes en réaction à la Mostra de Venise, alors considérée comme vitrine de l'art fasciste et nazi. Déjà repoussé une première fois du fait du contexte international, le festival de Cannes devait se tenir du 1er au 20 septembre avec Louis Lumière comme président du Jury et en présence de stars internationales comme Gary Cooper, Mae West, Douglas Fairbanks ou Charles Boyer. Un seul film, « Le bossu de Notre Dame », du réalisateur américain d'origine allemande William Dieterle, y aura été présenté.

La firme Citroën présente aux journalistes son prototype de « toute petite voiture » (ou TPV) destinée aux classes sociales à faibles revenus et sorte d’alter ego de la Volkswagen allemande conçue par Ferdinand Porsche. Affichant une consommation de trois litres aux cent kilomètres, dotée d’une traction avant et d’une suspension remarquablement souple, la petite automobile peut transporter jusqu’à 50 kg de bagages en plus de ses quatre passagers. La guerre met cependant un terme au projet qui n’aboutira qu’en 1948, la TPV donnant alors naissance à la célèbre et « increvable » 2CV.

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