PRATIQUE : voici l'outil indispensable pour trouver votre magazine préféré près de chez vous : www.trouverlapresse.com
La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
Semaine précédente - Semaine suivante
Ce qui n’est encore qu’un camp de concentration (avant de devenir un complexe géant comportant une « usine de mort »), Auschwitz I, entre en action au sein du système concentrationnaire nazi, sous les ordres de l’officier SS Rudolf Höss. Les travaux du camp débutés en février sont désormais achevés et, bientôt, à l’orée du mois de juin, arriveront les premiers déportés polonais. Au nombre de 728, ils seront transférés des environs de Tarnów. Rappelons que le camp d’extermination, Auschwitz II (Birkenau), situé à 3 kilomètres d’Auschwitz I, sera ouvert à l’automne 1941 (chambres à gaz et crématoires seront construits en 1942). Plus d’un million de malheureux y périront, pour la plupart gazés dès leur descente des trains. Le camp, en grande partie en ruines, sera libéré en janvier 1945 par l’Armée rouge.
Alors que de nombreux mouvements de population fuyant l’avance allemande créent un début de chaos dans tout le nord du pays, le gouvernement français prescrit aux populations de ne pas évacuer leurs lieux de résidence sans directive des autorités : « En propageant de fausses nouvelles sur l’avance de leur armée, les Allemands espèrent provoquer l’évacuation de centres industriels qu’aucun danger ne menace [...] Il est rappelé que les peines rigoureuses qui frappent les militaires coupables d’abandon de poste seraient également applicables aux travailleurs qui quitteraient leur usine ou leur bureau sans que l’ordre leur en ait été donné. »
Une amorce de contre-attaque destinée à couper, depuis le nord et le sud, le « couloir des Panzer » creusé entre la Meuse et la Manche est déclenchée dans le secteur d’Arras. Comble de malchance, le général Billotte, commandant le groupe d’armées n°1 et chargé de coordonner ces efforts, se tue accidentellement en voiture, ce qui accentue la désorganisation française. Les Britanniques réalisent quelques progrès mais, faute de soutien, ne peuvent poursuivre leur avance. La contre-offensive prévue est rapidement abandonnée, sans résultats décisifs.
Sous l’impulsion de Churchill, le Parlement de Londres vote la loi Emergency Powers (Defence) Act, qui accroît les pouvoirs de contrainte de l’État, en matière policière et économique notamment.
Au manoir de Bletchley Park, près de Londres, les « as » anglais du Chiffre, aidés de leurs confrères polonais en exil, viennent de parvenir à casser l’un des codes secrets de la Luftwaffe, en employant un puissant calculateur surnommé la « Bombe » ; cette machine est ni plus ni moins que l’un des ancêtres directs de nos ordinateurs modernes.
Diffusion dans de nombreux cinémas français d’un film documentaire au titre explicite réalisé par le service cinématographique des armées : Vaincre.
Inquiet de la situation en Europe, le gouvernement rappelle les réservistes de l’armée royale.
Les primaires démocrates du Vermont sont remportées par Roosevelt, qui est désormais assuré de l’investiture de son parti pour les élections de novembre.
Le commissaire britannique à l’Immigration en poste en Palestine, Sir Harold MacMichael, décide de faire un exemple du cas de deux émigrants juifs d’origine hongroise illégalement entrés sur le territoire palestinien en 1934 avec un visa de tourisme. MacMichael se heurte toutefois au refus catégorique de Budapest d’accueillir les deux expulsés ; refus accompagné d’une note du gouvernement hongrois à l’attention des Britanniques, précisant que « le pays [la Hongrie] étant peuplé d’un nombre excessif de Juifs, le gouvernement fera tout pour les encourager à émigrer. »
Le port de Boulogne est entièrement aux mains des Allemands. Début des combats autour de Lille où sont encerclés deux corps d’armées français et quelques éléments anglais.
Devant l’évolution catastrophique de la situation générale, le Conseil suprême interallié décide de l’évacuation de la Norvège et du rapatriement des troupes qui y sont engagées. Dans un entretien avec le général Spears, proche de Churchill, le ministre Georges Mandel donne la mesure de la gravité de la situation comparée
Le Comité de guerre réuni à Paris écoute sans le contredire un exposé pessimiste de Weygand : armées du Nord pratiquement perdues (aucune mention d’une éventuelle évacuation), défenses hâtivement construites sur les rives de l’Aisne et de la Somme en grand danger d’être crevées sans recours. On ne débat que de la nécessité de consulter ou non les Anglais sur la question d’un armistice. Pour Pétain et Lebrun on peut s’en passer. La majorité, dont Weygand, pense qu’il s’agit d’une « question interalliée », mais le général pousse Reynaud à la poser aux Anglais immédiatement et le président du Conseil accepte de partir pour Londres le lendemain matin. Il fait adopter en fin de réunion l’idée d’un repli gouvernemental sur Bordeaux (comme en 1871 et 1914) si Paris est trop menacée.
L’opération « Dynamo » est déclenchée : il s’agit d’une vaste entreprise consistant à évacuer le corps expéditionnaire britannique depuis le port de Dunkerque par voie maritime, sous la protection de la Royal Air Force.
En France, mais aussi au Royaume-Uni, on enregistre une hausse très importante de la fréquentation des lieux de culte religieux. À Paris, des processions sont organisées dans l’espoir que le « bon Dieu » rende possible un nouveau « miracle de la Marne ». À Londres, le roi, accompagné de la famille royale et de Churchill, a longuement prié pour la victoire des Alliés au cœur de l’abbaye de Westminster.
À l’occasion de la visite annoncée de Reynaud, ouverture d’une crise gravissime du cabinet britannique. Halifax exige qu’on demande à Hitler ses conditions de paix et qu’on les accepte si elles sauvegardent « l’indépendance de ce pays ». Il laisse planer la menace de sa démission, notamment le 27 au soir. Churchill se défend en reculant. Il fait finalement agréer (le 28 au soir) l’idée qu’on attendra pour toute décision le bilan du rembarquement de Dunkerque.