PRATIQUE : voici l'outil indispensable pour trouver votre magazine préféré près de chez vous : www.trouverlapresse.com
La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
Semaine précédente - Semaine suivante
Pendant plus d’une semaine, les évacuations de troupes se poursuivent à un rythme soutenu depuis le camp retranché de Dunkerque dans ce qui constitue la plus vaste opération de ce type jamais organisée. Les rotations de navires à travers la Manche bénéficient de l’appui massif de la Royal Air Force, de la Royal Navy, d’une myriade de petits bâtiments civils réquisitionnés ainsi que des moyens français disponibles. De plus, le mauvais temps limite les possibilités d’intervention de la Luftwaffe.
Dans le bourg du Paradis, près de Lestrem et Béthune, des SS de la division « Totenkopf » (unité de combat composée d’ex-gardes des camps de concentration) massacrent 97 prisonniers anglais du Royal Norfolk Regiment à la mitrailleuse. Après-guerre, ce crime commis contre des hommes désarmés et s’étant rendus donnera lieu à une enquête puis à un procès durant lequel le chef des troupes SS responsables, Fritz Knöchlein, sera reconnu coupable de meurtres. L’homme sera pendu en 1949 par les Britanniques. Les SS ne seront pas les seuls à commettre des crimes de guerre lors de la campagne de France, de tels actes se produisant aussi dans des unités moins endoctrinées par le nazisme, notamment contre des troupes coloniales françaises venues d’Afrique noire.
Devant l’évolution de la situation internationale, le parlement turc décrète l’état d’urgence.
Alors que la situation sur le front français apparaît des plus graves et que l’évacuation de la Norvège a d’ores et déjà été décidée, les forces du général Béthouart s’emparent de Narvik. C’est le premier succès terrestre allié significatif contre les forces allemandes, éclipsé par le flot de mauvaises nouvelles en provenance du front français…
Le roi Albert, sans consultation de ses alliés, ni de son gouvernement replié à Paris, se résout à la capitulation de l’Armée belge. Français et Britanniques ont quelques heures seulement pour se redéployer dans le secteur de Nieuport, laissé béant par la reddition belge.
Le paquebot Ville d’Oran embarque les 200 tonnes d’or des réserves de la Banque de France à destination de Casablanca.
Le temps ensoleillé permet à la Luftwaffe d’intervenir massivement contre les opérations de rembarquement. Les pertes sont si terribles que l’Amirauté britannique envisage sérieusement de renoncer à l’opération. Le Haut commandement français qui, depuis le 26, traitait de « fuyards » les Anglais qui s’embarquaient alors qu’il avait lui-même renoncé à toute contre-attaque des armées du nord, opte enfin pour l’évacuation et ordonne aux troupes qui le peuvent de gagner Dunkerque.
Le général, qui désapprouve désormais le repli du gouvernement à Bordeaux, fait savoir au chef du gouvernement qu’en cas de rupture de la ligne « Somme-Aisne » il n’y aura plus de résistance possible. Reynaud lui fait observer qu’on pourra aménager un « réduit » en Bretagne et le charge… d’une simple étude de la question. Cet ordre ne sera même pas exécuté.
Pendant deux jours, le temps ne permet pas aux Allemands d’intervenir au-dessus de Dunkerque. Cette accalmie inespérée permet de continuer l’opération « Dynamo » à un rythme soutenu.
Après plusieurs jours d’une résistance acharnée, les troupes françaises encerclées à Lille sont contraintes de déposer les armes. Le général Waeger, qui commande les troupes allemandes, ordonne le lendemain qu’on leur rende les honneurs. Il est limogé par Hitler le 2 juin. Parmi les combattants de Lille, deux futurs maréchaux de France : le général Juin est capturé à la tête de sa division, tandis que Philippe de Hautecloque (mieux connu sous le nom de Leclerc), alors capitaine, s’est échappé peu avant pour rejoindre les lignes françaises. Churchill jugera que la défense de Lille aura contribué à donner plusieurs jours de répit pour l’exécution de l’opération « Dynamo ».
Conseil suprême franco-britannique à Paris. Mis en cause par Weygand en raison du fait que les Anglais s’embarquent sans se préoccuper des Français, Churchill promet que les deux armées seront désormais évacuées de manière égale.
Face aux menées pronazies rapportées dans plusieurs pays d’Amérique latine, notamment en Argentine et en Uruguay, la diplomatie américaine suggère l’envoi dans l’Atlantique Sud d’une force navale suffisamment dissuasive pour « renforcer les positions de ceux qui désirent combattre le nazisme tout en restaurant la confiance de ceux qui hésitent ».
Aux États-Unis, la découverte au cours de l’année précédente du facteur Rhésus par Karl Landsteiner et Alexander Wiener est publiée dans les revues scientifiques. Cette avancée a été rendue possible grâce au cyclotron développé par Ernest Lawrence (prix Nobel de physique 1939).
Abondamment relayé par une presse française avide de nouvelles rassurantes dans un climat de défaite, le réarmement américain se poursuit avec la présentation par Roosevelt d’un programme militaire d’un milliard de dollars. Alors qu’on annonce outre-Atlantique la mobilisation immédiate de 40 000 marins et gardes nationaux, le Sénat se prononce pour la création d’une force armée d’un million d’hommes. Parallèlement, les chantiers navals de Philadelphie lancent le nouveau cuirassé Washington en construction depuis deux ans et qui a coûté 43 millions de dollars. C’est le tout premier bâtiment de ce type construit pour l’US Navy depuis 1913. Le Washington sera suivi, quelques jours plus tard, par le North Carolina. Les deux unités seront opérationnelles au printemps 1941. « Le monstre frappe à notre porte. Moralement, l’Amérique est en guerre, pourquoi ne pas y prendre part activement ? », commente l’amiral à la retraite Yates Stirling sur l’antenne d’une radio nationale.
Jusqu’alors colonel, Charles de Gaulle fait désormais fonction de général de brigade à titre temporaire.
À la Comédie française débute un « festival Péguy » présenté par Jacques Copeau.
« Les succès de Hitler ne sont que des épisodes d’une guerre qui aboutira à la défaite totale de l’Allemagne », déclare le général W?adys?aw Sikorski.
Il est décrété que les recrues des classes 1939-40 travaillant en entreprise et devant être incorporées les 8 et 9 juin auront droit à un congé payé spécial à compter du 4 afin de se préparer au mieux à rejoindre les drapeaux.
Dans tout le pays débutent les festivités commémorant à la fois les 800 ans de la naissance du Portugal ainsi que les 300 de son indépendance recouvrée.