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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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En accord « avec les serments faits à Hitler », l'Italie déclare la guerre aux « démocraties ploutocrates et réactionnaires » de France et de Grande-Bretagne. Bien qu'attendue depuis plusieurs jours et crainte depuis des mois, cette intervention de Rome, alors que la France est au bord de l'effondrement, est vécue comme une véritable trahison, un « coup de poignard dans le dos » de la part de la « sœur » latine : « C'est en ce moment précis, alors que la France blessée mais vaillante et debout lutte contre l'hégémonie de l'Allemagne, qu'elle combat donc pour l'indépendance de tous les autres peuples comme pour la sienne, c'est l'heure que choisit Monsieur Mussolini pour nous déclarer la guerre. Comment juger cet acte ? La France, elle, n'a rien à dire. Le monde qui nous regarde jugera », déclare Paul Reynaud. Le 12, Londres ordonne le blocus économique total de l'Italie.
Recevant au Vatican le nouvel ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, Wladimir d'Ormesson, le Pape Pie XII lui déclare solennellement « recommander la France à la protection du très Haut ».
Les Polonais de la 2e division de chasseurs sont mis à la disposition de l'Armée française. À cette date, environ 80 000 soldats polonais combattent aux côtés des Français sur le sol métropolitain.
Offensive japonaise contre les troupes chinoises le long du fleuve Yang-Tseu-Kiang. Les pertes sont effroyablement lourdes des deux côtés.
Du fait de la progression inexorable de l’envahisseur, le général Weygand déclare Paris (intra-muros) « ville ouverte », ce qui revient à interdire tout combat dans la capitale. À l’annonce de cette décision prévenant de l’arrivée imminente des Allemands, les rues et les avenues se vident, les Parisiens encore présents dans la cité se réfugiant chez eux. La capitale, que le gouvernement quitte le 10 pour gagner Tours dans un premier temps puis Bordeaux (tout comme en 1870 et en 1914), ne sera donc pas défendue.
L’aviation italienne bombarde à sept reprises l’île de Malte, territoire sous contrôle britannique et servant de base à la Royal Navy en Méditerranée centrale.
L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande déclarent la guerre à l’Italie.
Madrid annonce sa non-belligérance dans le conflit.
Le royaume du Siam (Thaïlande) signe un traité de non-agression avec la France et l’Angleterre ainsi qu’un traité d’amitié avec le Japon.
Accrochages entre des patrouilles motorisées anglaises et italiennes le long de la frontière entre l’Égypte (sous contrôle britannique) et la Libye (colonie italienne).
Soulignant le fait que « la magnifique résistance des armées française et britannique a profondément impressionné le peuple américain », le président Roosevelt promet, suite à un accord signé deux jours auparavant avec Londres et Paris, une aide matérielle redoublée à destination des Alliés. Cette déclaration, bien que rassurante, ne signifie cependant toujours pas une quelconque entrée en guerre prochaine des États-Unis.
Churchill se déplace à Tours pour y tenir une conférence avec le gouvernement français désormais jeté sur les routes de l’exode, en direction de Bordeaux.
La Wehrmacht entre dans Paris, déclarée « ville ouverte » quelques jours auparavant, et défile sur les Champs-Élysées devant une population atterrée, entamant de ce fait un rituel qui sera quotidien pendant l’occupation. Dans la journée, l’ensemble des drapeaux tricolores flottant aux frontons des édifices publics sont retirés et remplacés par des étendards nazis frappés de la croix gammée (seul le drapeau allemand ayant été installé sur la tombe du soldat inconnu de l’Arc de Triomphe sera retiré le jour même). La parution des journaux est interdite par l’occupant, tandis que des voitures allemandes équipées de haut-parleurs diffusent en boucle des messages à l’attention des Parisiens, les « invitant » à limiter leur déplacement et à rester chez eux. Le couvre-feu, s’étendant de 21 heures à 5 heures, est décrété pour le soir même. C’est la troisième fois en 150 ans que des armées allemandes s’emparent de la capitale française. Contrairement aux occupations précédentes, très éphémères, celle-ci allait durer plus de quatre années. Nouvel appel désespéré du gouvernement français pour une entrée en guerre immédiate des États-Unis. Washington répond que le pays continuera son soutien matériel « aussi longtemps que le peuple français défendra sa liberté », et ce « partout dans le monde ».
Occupation espagnole de Tanger, jusque là sous statut international.
Le gouvernement Reynaud quitte Tours pour Bordeaux. Le gouvernement polonais en exil part d’Angers pour lui aussi gagner le sud de la France.
Dans Paris occupée, on note une vague de suicides dans certains milieux intellectuels et nationalistes. C’est notamment le cas du chirurgien Thierry de Martel qui préfère se donner la mort plutôt que d’accepter l’occupation. Près de son corps, on trouvera le mot suivant : « Je vous ai promis de ne pas quitter Paris. Je ne vous ai pas dit si j’y resterais mort ou vif. Adieu. » ; ancien combattant de la Première Guerre mondiale, lors de laquelle il fut blessé à plusieurs reprises, Martel avait aussi perdu son fils dans la boucherie des
tranchées. Lors de l’inhumation de ce dernier, il avait alors prêté serment de ne plus jamais s’adresser à un « Boche ».
Il aura tenu parole…
Début de l’opération d’évacuation
(« Aerial ») de toutes les forces britanniques encore déployées sur le territoire français. Les rembarquements dans différents ports s’étaleront jusqu’au 25 juin. Avec l’opération « Cycle » (évacuation par le Havre du 10 au 13 juin), ce sont près de 200 000 soldats (dont 24 000 Polonais, 18 000 Français et 5 000 Tchèques) qui échappent ainsi à la capture, de même que 50 000 civils. Plus de 550 000 soldats alliés auront, certes sans leur matériel lourd, été évacués de France, essentiellement grâce à l’activité de la Royal Navy, au cours des six semaines de la campagne. De son côté, l’armée de l’Air française fait passer plusieurs centaines d’avions de combat en Afrique du Nord.
Verdun , ville symbole de la Grande Guerre ayant résisté six mois à tous les assauts allemands en 1916, est tombée à son tour. En Alsace, les Allemands attaquent à travers le Rhin les positions françaises affaiblies par les ponctions opérées au profit du front principal. Les Britanniques et les Canadiens commencent à évacuer 30 000 hommes par Cherbourg, Saint-Malo et Brest. L’opération prendra trois jours et se soldera par un succès.
La France demande à être déliée des accords du 18 mars, interdisant à l’un des partenaires de demander une paix séparée. En retour, Londres propose via le général de Gaulle une union entre les deux pays. Faute d’un écho favorable à cette saisissante proposition, mais aussi de soutien d’une majorité de son gouvernement pour la poursuite de la guerre, Paul Reynaud, en proie au découragement, présente sa démission au président Lebrun.
Un gouvernement prosoviétique est instauré en Lituanie, tandis que Moscou presse Tallinn et Riga, capitales des deux autres pays Baltes, d’accepter le même état de fait.