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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Suite à la démission du cabinet Reynaud, le maréchal Pétain est appelé à la présidence du Conseil par Albert Lebrun. Alors que les restes de l’Armée française continuent à résister malgré leur situation désespérée et qu’aucune suspension d’armes n’a été négociée avec les Allemands, le discours du maréchal Pétain (« c’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ») vient semer le trouble et la confusion dans la troupe, tout en soulageant une grande partie de la population civile craignant la poursuite des hostilités et aspirant à un retour à la « normale ».
Winston Churchill déclare que la « Bataille de France est terminée » et laisse place désormais à la « Bataille d’Angleterre ».
Du fait de l’imminence de la défaite française, le président polonais en exil Raczkiewicz ainsi que le général Sikorski ordonnent à leurs soldats de rompre le combat et de rejoindre la Grande-Bretagne ou, à défaut, la Suisse ou l’Afrique, afin de pouvoir poursuivre la lutte contre l’Allemagne hitlérienne aux côtés des Britanniques.
Les chars du général Guderian atteignent Pontarlier, à la frontière suisse, nouvelle provoquant d’ailleurs une certaine incrédulité au sein du Haut commandement allemand. L’ensemble des forces d’Alsace et de Lorraine ainsi que les garnisons de la ligne « Maginot » sont coupées du reste du pays.
Londres, 18 juin 1940. Sur l’antenne de la BBC, le général de Gaulle prononce à 22 heures son célèbre appel à la poursuite de la guerre. Très peu nombreux seront les habitants de métropole à l’entendre, y compris chez ceux ayant spontanément décidé de rallier l’Angleterre ou l’Afrique du Nord dans l’espoir de continuer le combat. Mais les quelques journaux continuant à paraître en disent au moins un mot et, surtout, le gouvernement replié à Bordeaux ne peut faire autrement que de condamner cet appel publiquement. L’existence d’un général refusant l’armistice est bientôt largement connue.
La division de Panzer du général Rommel atteint Cherbourg, tandis qu’une autre marche sur Brest. Les garnisons de Belfort, Metz et Dijon déposent les armes.
Alors que le physicien Frédéric Joliot décide de rester à Paris pour préserver son laboratoire, ses adjoints Halban et Kowarski quittent le pays pour Londres avec le précieux stock français d’eau lourde.
Un poste de détection électromagnétique capable de prévenir l’arrivée d’avions à 100 kilomètres de distance est installé sur l’île de Port Cros.
Les cuirassés français encore en cours de construction/finition, le Richelieu et le Jean-Bart, évacuent in extremis les ports de Brest et Saint-Nazaire, au nez et à la barbe des avant-gardes allemandes. Le premier vogue pour Dakar, le second pour Casablanca.
Les Allemands entrent à Lyon.
Après 10 jours d’opérations limitées dans les Alpes, les forces italiennes passent, malgré le mauvais temps, à l’offensive générale. Elles ne parviendront à progresser que de 2 à 3 kilomètres au cours des jours suivants.
Le président Roosevelt remanie son gouvernement de façon décisive en nommant Henry Stimson à la Guerre et Frank Knox à la Marine. Tous deux sont des partisans notoires de l’intervention contre l’Axe.
Alors que débutent en forêt de Compiègne les négociations d’armistice, dans un climat de tension extrême, le paquebot Massilia appareille pour l’Afrique du Nord avec à son bord 31 parlementaires.
Le sous-marin U-65 coule le cargo néerlandais Berenice dans le golfe de Gascogne.
Hitler proclame la fin de la guerre à l’Ouest et décrète dix jours de liesse populaire dans le pays : des drapeaux nazis flotteront partout en Allemagne pendant cette période . Par cette victoire d’une rapidité et d’une ampleur inespérées, revanche éclatante de l’humiliation de 1918, le Führer est alors au faîte de son prestige auprès du peuple allemand.
Dans la forêt de Rethondes, dans le même wagon où, en novembre 1918, le maréchal Foch avait dicté ses conditions aux plénipotentiaires allemands, le général Huntziger signe sur ordre du gouvernement de Bordeaux et après l’obtention de quelques maigres aménagements, la convention d’armistice transmise par le général Keitel. Selon les ordres de Hitler, les conditions sont tout à la fois très dures (occupation de la majeure partie du territoire, maintien en captivité de 2 millions de prisonniers jusqu’à la signature du traité de paix) mais à certains égards relativement mesurées afin d’éviter un revirement belliciste du nouveau gouvernement et le risque de défection des colonies françaises au profit de l’Angleterre. Ainsi, les deux cinquièmes du territoire métropolitain, ainsi que les colonies, échappent à l’occupation allemande. La flotte, demeurée intacte, doit être en majeure partie désarmée dans les ports du temps de paix – Brest et Toulon essentiellement – mais sans que Berlin n’exige la livraison du moindre bâtiment. Cette modération calculée des exigences allemandes et ce semblant d’indépendance française préservée confortent les partisans de l’armistice tout en sapant l’influence des rares responsables voulant poursuivre la lutte aux côtés de l’Angleterre. Pour cette dernière, commence la « lonely year », l’année solitaire, où Londres, soutenue toutefois par son immense empire, ses alliés du Commonwealth et les gouvernements européens en exil, va poursuivre, seule, la lutte contre l’Axe en attendant que « ceux qui avaient été à moitié aveugles, fussent à moitié prêts » (Churchill) !
Les plénipotentiaires français désignés pour signer l’armistice avec l’Italie partent pour Rome. Contrairement à l’accueil allemand à Rethondes, les Français sont reçus à Rome « avec la plus grande courtoisie », voire une certaine gêne.
Les forces italiennes s’emparent de Menton. Il s’agira de la seule localité d’importance conquise par les Italiens sur le territoire français.
Accompagné d’Arno Breker, sculpteur officiel du parti nazi (pour l’occasion affublé d’un uniforme SS), et d’Albert Speer, son architecte préféré, Adolf Hitler se pose à 5 heures sur le terrain du Bourget à bord de son avion. Il circule dans la ville, durant environ trois heures, pour y « étudier » l’urbanisme et l’architecture. Son périple le conduit en premier à l’opéra Garnier, via la rue Lafayette. Suivent le boulevard de la Madeleine, la rue Royale, la Concorde puis l’Arc de triomphe. Le cortège, composé de trois berlines, descend ensuite l’avenue Foch avant de stationner au Trocadéro où Hitler et ses compagnons se font photographier dos à la tour Eiffel. Après l’École militaire, les Invalides, le jardin du Luxembourg et Saint-Michel, le Führer traverse l’île de la Cité, passe devant Notre-Dame puis file en direction du Châtelet, de l’hôtel de Ville, de la place des Vosges, des Halles et du Louvre. Pigalle et le Sacré-Cœur bouclent le périple de l’Allemand. Peu après 8 heures, alors quelques Parisiens sortent timidement de chez eux pour vaquer à leurs occupations, Hitler redécolle du Bourget pour rentrer en Allemagne. Le nazi ne reviendra plus jamais à Paris…