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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Le gouvernement commence, via Clermont-Ferrand, son installation dans la ville thermale de Vichy, dont les structures hôtelières semblent aptes à recevoir les services de l’État. Les seuls réfugiés résidant dans la Zone non occupée sont autorisés à rentrer chez eux par des itinéraires spécifiés. Dans le même temps, 22 000 hommes défendant toujours les principaux ouvrages de la ligne « Maginot » doivent déposer les armes sur les ordres express du gouvernement. Dans le Figaro, François Mauriac écrit le 3 juillet : « Le soir du 25 juin [...] une voix brisée par la douleur et par les années nous apportait le reproche des héros dont le sacrifice, à cause de notre défaite, a été rendu inutile. La voix de Pétain. [...] La France est entrée en cellule... »
Le général Alfred Streccius s’installe dans la capitale à la tête du commandement militaire allemand en France (Militäersfehlshaber in Frankreich).
Création des Forces aériennes françaises libres (FAFL) et Forces navales françaises libres (FNFL), ces dernières étant confiées à l’amiral Muselier.
Sur ordre de Hitler, l’OKW étudie la possibilité d’une invasion des îles britanniques et donne des directives pour la préparer. La Luftwaffe intensifie ses opérations de blocus.
Le paquebot britannique Arandora Star transportant 1 200 prisonniers allemands et italiens est coulé par le U-47 de Gunther Prien, le « taureau de Scapa Flow ». 630 captifs périssent.
Après l’échec des tractations entre l’amiral Somerville et l’amiral Gensoul, le premier proposant au second au nom de son gouvernement plusieurs solutions pour neutraliser la flotte française mouillée à Mers el-Kébir (Oran, Algérie), la force navale britannique H ouvre le feu sur les bâtiments de son ancienne alliée. Le cuirassé Bretagne est coulé. La Provence, le Dunkerque et plusieurs autres navires endommagés. 1 300 marins français périssent et beaucoup d’autres sont blessés dans cette opération baptisée « Catapult ». Celle-ci, considérée froidement par Churchill comme la seule alternative pour neutraliser la flotte française et montrer sa volonté inébranlable de poursuivre le combat, provoque immédiatement une violente vague d’anglophobie en France. Dans les ports anglais où s’est réfugiée une autre partie de la flotte française, une soixantaine de bâtiments, dont les vieux cuirassés Courbet et Paris, sont saisis après dans certains cas une forte résistance des équipages qui occasionne plusieurs victimes. Seul l’amiral Godfroy, commandant la « force X » stationnée à Alexandrie autour du cuirassé Lorraine, parvient à un accord avec ses vis-à-vis britanniques : les Français sont autorisés à rester à bord et à garder le contrôle de leurs bâtiments qui demeureront au port. Ce modus vivendi va perdurer jusqu’à novembre 1942.
Les Britanniques ferment les frontières de Hong Kong.
Rome et Berlin font pression sur la Hongrie et la Bulgarie pour qu’elles abandonnent leurs revendications sur les territoires roumains. Le lendemain, le gouvernement de Bucarest, fraîchement nommé par le roi et dirigé par le nationaliste pro-allemand Ion Gigurtu, annonce son alignement diplomatique sur l’Axe germano-italien.
Le dictateur portugais António de Oliveira Salazar ordonne l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre Aristides de Sousa Mendes qui, depuis son consulat de Bordeaux, a délivré 30 000 visas à des réfugiés politiques fuyant l’arrivée des Allemands. Le peintre et sculpteur Salvador Dalí , antifranquiste notoire, est de ceux sauvés par Sousa Mendes.
Suite à l’attaque britannique à Mers el-Kébir, Vichy rompt les relations diplomatiques avec Londres.
Le ministre de l’Éducation nationale, Albert Rivaud, ordonne aux recteurs d’organiser la réouverture immédiate des écoles primaires « dans les formes que permettront les circonstances » (garderie, classes à temps partiel ou complet...) et ce pour « tous les enfants non susceptibles d’être employés aux travaux agricoles ».
Adolf Hitler fait un retour triomphal à Berlin après 8 semaines d'absences.
Gaston Bergery, parlementaire anciennement radical, publie une déclaration soutenue par une centaine de députés (dont un tiers de socialistes) appelant à la collaboration avec l’Allemagne et à l’instauration en France d’un régime autoritaire. Le lendemain, Marcel Déat, qui a signé la déclaration, publie en écho dans l’Œuvre : « Il nous faut, comme tous les autres peuples qui ont fait leur révolution, que ce soit l’Italie, l’Allemagne ou la Russie, un parti, un parti unique qui dégage et oriente les aspirations communes. »