PRATIQUE : voici l'outil indispensable pour trouver votre magazine préféré près de chez vous : www.trouverlapresse.com
La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
Semaine précédente - Semaine suivante
Par l’accord Green-Slade-Robert, les États-Unis et Vichy parviennent à une entente neutralisant les forces navales françaises présentes aux Antilles.
Importante explosion en gare de triage de Miramas, en Provence : accidentellement incendiés, plusieurs wagons chargés d’explosifs et d’obus d’un train de munitions se sont volatilisés, provoquant la mort des tirailleurs sénégalais chargés de les garder. Le sinistre a été contenu grâce au courage des cheminots mais, malheureusement, l’incendie s’est propagé jusqu’à atteindre un réservoir d’hydrocarbures et 240 tonnes de sacs de nitrate d’ammonium pur, ce qui a provoqué une effroyable détonation et de nouvelles victimes. La région est sous le choc.
La nomination par Berlin d’un administrateur civil marque l’annexion de fait, si ce n’est encore officielle, du Grand-duché du Luxembourg, qui est placé sous la loi allemande le 14, sa constitution considérée caduque par la fuite de la souveraine et de son gouvernement. L’Alsace et la Moselle sont elles-aussi, de facto, annexées au Reich. À l’autre extrémité de l’Europe, les anciennes républiques baltes sont officiellement proclamées « Républiques soviétiques ».
Göring fixe la grande offensive contre les bases de la RAF (« Jour de l’Aigle ») au 10 août.
Bernard Faÿ est nommé administrateur général de la Bibliothèque nationale à la suite de la destitution, par Vichy, de Julien Cain qui est Juif. Faÿ appliquera avec zèle au sein de la Bibliothèque nationale les règlements édictés par le maréchal Pétain : saisie des bibliothèques des Français déchus de leur nationalité (Juifs, communistes, etc.), refus des lecteurs juifs, suspension des personnels juifs, etc. à la Libération, Bernard Faÿ sera condamné à l’emprisonnement à perpétuité pour collaboration avec l’Occupant.
Accord franco-britannique entre Churchill et de Gaulle consacrant la reconnaissance officielle de la France libre et la nature de ses relations avec les autorités britanniques.
Le pays se dote de l’assurance-chômage et comme le gouvernement prévoit peu de demandes de prestations à court terme, il décide d’investir les cotisations des travailleurs dans l’effort de guerre.
À Wiesbaden, la délégation allemande présente la « note » officielle à la délégation française. Celle-ci est terriblement lourde : la France devra payer au Reich une indemnité de 20 millions de Reichsmarks (RM) par jour pour ses « frais d’occupation » (soit au taux de change imposé, 400 millions de francs ou près de 150 millions d’euros actuels) à laquelle s’ajoute le paiement d’un arriéré de 1 milliard 360 millions de RM (soit 27 milliards de francs, ou plus de 10 milliards d’euros actuels). Sur ces bases et dans la perspective d’une occupation d’un an, la France devra ainsi régler à l’Allemagne une « facture » d’occupation équivalente à près de 65 milliards d’euros d’aujourd’hui !
Considérés par le nouveau pouvoir comme responsables de la défaite, Léon Blum, Édouard Daladier, Georges Mandel et le général Gamelin sont arrêtés et internés dans l’attente de leur procès.
Signature d’un accord bilatéral entre la Suisse et le IIIe Reich. Berne accorde à Berlin un premier crédit de 150 millions de francs suisses destinés à des achats d’armements via des intermédiaires helvétiques ; des machines de précision utilisées pour la production de munitions sont aussi au programme. En échange, l’Allemagne nazie s’engage à vendre à bon prix 870 000 tonnes de charbon à la Suisse d’ici à la fin de l’année 1940. Londres proteste, en vain.
En Roumanie, après des premières mesures restrictives, le gouvernement de Ion Gigurtu adopte un radical « statut des Juifs » qui les classe en plusieurs catégories et les évince intégralement – y compris les « convertis », ceux d’installation très ancienne et ceux ayant porté les armes pour le pays (avec de menus aménagements pour ces derniers) – non seulement de la fonction publique mais de nombreuses autres activités commerciales ou libérales. Le mariage « mixte » ainsi que le baptême leur sont également désormais strictement interdits, tout comme le droit de propriété d’un domaine rural d’où ils doivent être, le cas échéant, purement et simplement expropriés. C’est le premier jalon d’une politique antisémite qui mènera Bucarest sur la voie de la complicité à l’Holocauste.
À la suite de la capitulation de la France, le paquebot français Pasteur, fleuron de la marine marchande nationale, est saisi par les anglais et sa gérance est confiée à la compagnie britannique Cunard. Il devient HTMS (his Majesty troop ship) et son nouveau port d’attache est Liverpool.
Au 10 août, on annonce depuis Vichy que 800 000 réfugiés ont d’ores et déjà pu regagner leur foyer en Zone occupée et que le mouvement s’accélère. Un million de soldats démobilisés sont également rentrés à temps pour participer aux travaux agricoles. 500 000 autres démobilisés ne pouvant rejoindre la Zone occupée sont quant à eux dirigés vers des « centres de regroupement », en attendant de « leur trouver un travail en rapport avec leurs aptitudes ».
Le « Jour de l’Aigle », attaque aérienne générale contre l’Angleterre, est repoussé pour cause de météo défavorable.
La Grande-Bretagne promet aux Indes, contre leur soutien dans la guerre, l’accession au statut plein et entier de dominion lorsque celle-ci sera terminée. Refusant ce compromis contrariant leurs velléités d’indépendance totale, le parti du Congrès et Gandhi poursuivent la lutte non violente.
La Luftwaffe opère des raids sur Weymouth et Portland.
Le sous-marin allemand U-38 attaque le convoi SL-41, coulant le cargo britannique Llanfair.