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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Préalable à la grande offensive prévue par la Luftwaffe sur l’Angleterre, six stations radars de la côte Sud du pays sont attaquées.
Les Parisiens continuent peu à peu à rentrer dans la capitale. Tombée à seulement un tiers de la normale après les journées de juin (5 millions d’habitants avant-guerre), la population du département de la Seine est désormais remontée à plus de 2,5 millions de personnes.
Commence à être publiée progressivement à Paris l’interminable liste officielle des prisonniers de guerre français détenus par l’Allemagne à l’issue de la bataille de mai et juin 1940. La publication s’étendra sur une centaine de volumes jusqu’en juin 1941.
Après plusieurs semaines d’opérations préliminaires et plusieurs jours de violentes attaques dans la Manche et sur la côte Sud de l’Angleterre, la Luftwaffe déclenche le 13 août sa grande offensive de bombardement contre les forces vives de la RAF. C’est le « Jour de l’Aigle » (Adlertag). Près de 1 500 chasseurs et bombardiers sont mis à contribution face à une chasse anglaise disposant de 700 appareils. En réalité, ces premières opérations majeures sont marquées par des problèmes de coordination et de contretemps qui les empêchent d’atteindre tous leurs objectifs. Göring décrète donc que c’est finalement le 15 août, premier jour de la véritable offensive tous azimuts, qui devra être présenté comme « Jour de l’Aigle ». Quoi qu’il en soit, l’état-major de la Luftwaffe prévoit de briser les défenses du sud de l’Angleterre en quatre jours, et de détruire la RAF en quatre semaines.
Marcel Pagnol reprend le tournage, interrompu par la bataille de mai-juin, de son film La Fille du puisatier avec notamment Raimu et Fernandel. Le film sera à l’affiche à la fin de l’année.
Roosevelt accepte le principe du transfert de 50 destroyers anciens de l’US Navy à la Royal Navy contre la disposition de bases dans les Antilles et la transmission de données scientifiques et techniques.
Une mission scientifique britannique menée par Henry Tizard quitte discrètement la Grande-Bretagne pour les États-Unis avec les détails des principales avancées scientifiques anglaises intéressant la Défense. Il s’agira selon les récipiendaires de « la plus précieuse cargaison jamais parvenue » aux États-Unis et qui jouera un rôle important dans la modernisation militaire américaine.
Les discussions continuent à Berlin pour examiner les possibilités réelles d’invasion de l’Angleterre. Hitler approuve également le principe d’une opération contre Gibraltar à travers l’Espagne (opération « Félix »).
Dans la nuit du 14 au 15, un commando britannique de 140 hommes débarque à Guernesey dans le but d’opérer des destructions et de faire quelques prisonniers. Pour autant, cette opération baptisée « Ambassador » se solde par un échec sans conséquences, les commandos ne parvenant même pas à établir le contact avec la petite garnison allemande stationnée sur l’île avant de rembarquer. Ce genre d’intervention ponctuelle en territoire occupé, qui se multipliera au cours des mois suivants, jouera néanmoins un rôle moral non négligeable.
Le croiseur grec Elli est torpillé par un sous-marin italien dans le port de Tinos, au beau milieu de la fête de la Dormition de la Théotokos. Les relations entre Rome et Athènes, exécrables depuis plusieurs semaines, en raison de provocations italiennes, laissent présager la possibilité d’une prochaine guerre... à Athènes, l’ordre de prémobilisation est donné.
Outre-Quiévrain aussi, on commence à s’organiser pour résister. C’est ainsi qu’un premier journal clandestin voit le jour : La Libre Belgique.
Dans la seconde quinzaine d’août, sur instruction du Komintern, pris de court par l’effondrement français de juin et mettant en garde les cadres dirigeants du Parti communiste français (PCF) à Paris contre « toute manifestation de solidarité » envers les Allemands (ce dont Jacques Duclos se défendra d’ailleurs ardemment dans sa réponse à Moscou), les communistes français cessent leurs négociations nébuleuses avec les autorités allemandes. C’est la fin du projet (d’ailleurs abandonné – si jamais vraiment envisagé – par les Allemands eux-mêmes à la même époque) de faire reparaître L’Humanité officiellement et ainsi recouvrer une existence légale après l’interdiction de 1939. Le parti, isolé et tiraillé, se cantonne désormais à une prudente réserve dans l’attente de l’évolution de la guerre et des relations germano-soviétiques.
L’hebdomadaire L’Illustration reparaît à Paris, avec l’accord des autorités allemandes.
à Metz, Monseigneur Joseph-Jean Heintz, évêque, est expulsé de son diocèse par les autorités militaires allemandes car considéré comme antinazi ; l’homme d’église avait organisé et conduit une manifestation francophile lors de la fête de l’Assomption de 1940, au nez et à la barbe des troupes d’occupation. Il ne retrouvera son diocèse qu’à l’hiver 1944, après que Metz ait été libérée par les troupes américaines.
Berlin décrète le blocus intégral aérien et naval des îles britanniques. Tout navire neutre approchant les côtes anglaises sera coulé sans avertissement.
Les États-Unis et le Canada – ce dernier en guerre contre l’Allemagne et l’Italie – signent un traité de défense mutuelle pour assurer la sécurité de « la moitié Nord de l’hémisphère occidental ».
Dans une interview donnée au journal nazi Das Reich, Pierre Laval déclare que « les Français ont été trop longtemps gâtés et repus, ils ont eu la vie trop belle ; il leur faudra réapprendre à accepter les exigences du devoir ».