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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Le conseil suprême interallié, réuni à Paris, adopte le plan d'intervention en Scandinavie inspiré par les Britanniques. Dans la perspective d'une aide à la Finlande vers la mi-mars 1940 avec un corps expéditionnaire franco-britannique d'au moins trois divisions, sont prévus un débarquement à Narvik et l'occupation des mines de fer suédoises. L'accord d'Oslo et de Stockholm devra être recherché mais on n'exclut pas, si nécessaire, d'employer la force en cas de refus. En revanche, l'hypothèse d'un débarquement direct à Petsamo, port septentrional du nord de la Finlande et occupé par les Soviétiques, est abandonnée car jugée irréalisable.
Le convoi OB.84 est attaqué au sud des côtes d'Irlande par le U-41 du commandant Mugler. Le sous-marin allemand coule le Beaverburn de 9 900 tonnes et endommage sévèrement le pétrolier hollandais de 8 000 tonnes Ceronia. Le même jour, Washington annonce que plus de 110 000 tonnes de vieux cargos américains ont été achetées par la Grande Bretagne et la France pour compenser leurs pertes.
Faute d'obtenir le renforcement des défenses qu'il estime nécessaire pour le pays, le général Reynders, commandant l'Armée hollandaise, démissionne. Il est remplacé par le général Winkelmann.
La 9e division finlandaise parvient à encercler la 54e division soviétique dans la région de Kuhmo. C'est la troisième grande unité de l'Armée rouge à être défaite par les troupes du colonel Siilasvuo.
À l'issue du conseil qui s'est tenu à Paris, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain accompagné de Winston Churchill (ministre de la Marine) et de Dudley Pound (amiral en chef de la flotte) quittent Boulogne pour Douvres à bord du destroyer Boadicea. Dans le même temps, les murs des grandes villes britanniques se couvrent d’affiches invitant les habitants à faire œuvre de la plus grande discrétion, les responsables politiques et militaires craignant que les espions allemands ne soient déjà à l’œuvre. Au cinéma, des spots délivrent un message identique.
Les Japonais bombardent le chemin de fer français du Yunnan, tuant une centaine de personnes, dont plusieurs Français. Devant les protestations de Paris et Washington, Tokyo invoque la nécessité militaire pour justifier son action.
Sortie aux États-Unis de Pinocchio, le second film d'animation issu des studios de Walt Disney.
Le cabinet Chamberlain procède à la nationalisation des chemins de fer.
Devant la multiplication des protestations internationales, 101 professeurs âgés de plus de 40 ans, arrêtés à l'université de Cracovie au mois de novembre précédent et internés en camps de concentration, sont libérés par les autorités allemandes. Parmi les malheureux incarcérés, on compte à cette date une quinzaine de décès (parmi lesquels l'historien Stanislaw Estreicher, alors âgé de 70 ans), victimes des conditions de détentions.
Dans un communiqué, Berlin admet la perte de 237 000 tonnes de navires marchands capturés ou sabordés depuis le début de la guerre, un chiffre tout à fait conforme à ceux donnés par l'Amirauté britannique quelques jours plus tôt (cf. 30 janvier).
Rencontre au Caire entre le général britannique Archibald Wavell, commandant les forces britanniques du Proche-Orient, et son homologue français, Maxime Weygand, commandant le théâtre d'opérations de Méditerranée Orientale (TOMO). Les deux officiers supérieurs étudient la possibilité de débarquer dans les Balkans, « ventre mou » de l’Europe, afin d’atteindre, dans des délais rapides, l’Autriche et le sud du Reich. Du fait de la neutralité des nations balkaniques, il ne s’agit que d’une étude de prospective.
À Paris, la police procède à une descente dans les locaux de l’agence de presse soviétique. De nombreux documents sont saisis, dont certains accréditant la thèse que l’agence soviétique servirait de relais d’information et de paravent à la propagande allemande « pilotée » par Goebbels.
Arrivée à New York de l'agent allemand Sebold, alias Sawyer, chargé par Berlin d’organiser un réseau d'espionnage allemand aux États-Unis. Il s'agit en réalité d'un agent œuvrant aussi pour le compte du FBI...
Le président Roosevelt annonce le départ prochain pour l'Europe de Sumner Welles, son sous-secrétaire d'État (soit vice-ministre des Affaires étrangères) et ami personnel, afin de tenter de trouver une voie de sortie au conflit.
Dans le secteur de Forbach, le corps franc Agnely, issu du 24e bataillon de chasseurs, mène une mission de reconnaissance au cœur du dispositif ennemi. Bien qu’accrochés à un contre dix, au terme de l’opération, les Français parviennent à fausser compagnie aux troupes adverses et à rentrer dans les lignes amies ; au cours de cette affaire, le soldat le plus décoré de France, le lieutenant Joseph Darnand, s’illustre en ramenant le cadavre de l’un de ses camarades afin qu’il soit inhumé avec les honneurs militaires.
Le général Erich von Manstein est nommé à la tête du XXXVIII. Armee-Korps à Stettin, en Poméranie. Il ne s'agit pas là, comme on l'a parfois affirmé, d'une sanction pour ses conceptions offensives à l'Ouest mais d'une mutation prévue de longue date.
Nouvelle opération nocturne de mouillage de mines de la part des destroyers de la Kriegsmarine sur les côtes anglaises. 267 mines magnétiques sont mouillées dans deux secteurs et causeront la perte de neuf bâtiments pour plus de 40 000 tonnes de jauge jusqu'au mois de mars. Dans la journée, de nouveaux raids de la Luftwaffe endommagent plusieurs navires et coulent deux chalutiers dragueurs de mines britanniques.
En Tchécoslovaquie, la répression nazie se fait de plus en plus sévère, notamment à l’encontre des Juifs. De nombreux magasins sont fermés et les marchandises saisies par les Allemands. Les Juifs ont interdiction de pratiquer divers commerces, dont la joaillerie, le négoce de bijoux et de métaux précieux, etc. Les œuvres d’art des familles juives sont saisies et mises en vente aux enchères, les gains revenant à l’État allemand. Comme en Allemagne, les Juifs tchèques sont progressivement écartés de la vie économique du pays.
Les Pays-Bas réfléchissent à la construction de trois croiseurs de bataille, en coopération avec l'Italie, ce afin d’assurer la défense des Indes néerlandaises. Dans le même temps, l’aviation anglaise, la Royal Air Force, s’est dite intéressée par l’acquisition de 300 avions de guerre italiens avec une livraison échelonnée sur toute l’année 1940. Ces deux projets vont échouer mais illustrent une des principales ambiguïtés de cette « drôle de guerre » : l’Italie fasciste demeure, malgré son alliance formelle avec l'Allemagne, un partenaire « fréquentable » aux yeux des démocraties occidentales.
Signature d'un accord commercial germano-soviétique complétant celui du 19 août 1939 et mettant définitivement fin aux restrictions économiques pratiquées par l'Allemagne vis-à-vis de l'URSS depuis 1933. En échange de l'importation massive de produits agricoles et de matières premières, en particulier du pétrole, des phosphates et des métaux, l'Allemagne exportera vers l'Union soviétique des produits manufacturés et des matériels militaires. C'est le couronnement de la collaboration ouverte entre les deux pays, mise en lumière par le Pacte de l'automne 1939 et le démembrement de la Pologne.
Alors que le gouvernement finlandais hésite sur l'attitude à tenir (concessions aux Soviétiques, prolongation de la Résistance en espérant l'appui de la Suède ou acceptation de l'offre d'intervention franco-britannique), l'Armée rouge parvient à force d'efforts offensifs à réaliser sa première grande brèche dans la ligne « Mannerheim », dans le secteur de Summa. L'Armée finlandaise se replie en bon ordre, mais la situation générale est désormais jugée très sérieuse.