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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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En retour des bonnes dispositions affichées par Vichy, l’Allemagne consent la libération prochaine de 100 000 prisonniers de guerre français.
La pression de la Luftwaffe devient telle que la RAF doit évacuer ses avions et son personnel vers l’Égypte.
Les Allemands lancent une opération aéroportée pour envahir l’île de Crète, défendue par 40 000 soldats britanniques, australiens, néo-zélandais et grecs, aux ordres du général Freyberg. Seulement 17 000 parachutistes de la 7. Flieger-Division sont engagés dans l’opération « Merkur ». Divisée en trois groupes, la première vague de parachutistes doit respectivement s’emparer des aérodromes stratégiques d’Héraklion, de Réthymnon et de Malème pour permettre l’atterrissage des Junkers Ju 52 transportant les renforts de la 5. Gebirgs-Division, une division de montagne d’élite dont une partie doit également être acheminée sur place par une flottille de fortune, composée de caïques réquisitionnés en Grèce ! Le pari est risqué, car la Royal Navy est maîtresse des lieux. Néanmoins, la Luftwaffe a littéralement nettoyé le ciel des avions britanniques et peut intervenir quand bon lui semble pour appuyer les parachutistes au sol et tenir les bâtiments de guerre anglais à distance. La bataille promet d’être acharnée, car qui contrôle la Crète, contrôle la Méditerranée orientale.
Ce jour, 9 cargos et pétroliers alliés sont coulés par les sous-marins allemands et italiens.
Violents raids aériens de l’Axe. Le lendemain, les porte-avions HMS Ark Royal et HMS Furious livrent 48 chasseurs Hurricane à l’île. À ce jour, les Allemands ont perdu 62 avions, les Italiens 15, les Britanniques 32 dans les combats aériens.
Après une journée de sanglants combats en Crète, les paras allemands sont parvenus à consolider leur tête de pont à Malème, mais il est urgent de leur envoyer des renforts tant leur situation reste critique. La 1. leichte Flottille allemande, composée de 20 caïques et 5 caboteurs transportant 2 331 chasseurs alpins, part donc pour la Crète sous l’escorte du torpilleur italien Lupo. Alors qu’il vient de passer le cap Spada, le convoi est intercepté par la puissante Force D anglaise (3 croiseurs et 4 destroyers). Profitant de la nuit, le Lupo dissimule les caïques avec ses fumigènes et fait face, malgré l’écrasante supériorité ennemie. Ses manœuvres sont si véloces et ses tirs si fournis que les Britanniques pensent avoir affaire à une flotte supérieure en nombre. Par prudence, les navires du contre-amiral Glennie ne s’engagent pas à fond et ne réussissent à couler ou éperonner que quelques caïques au cours de la nuit, l’essentiel de la 1. leichte Flottille ayant pu rebrousser chemin. Bien qu’atteint par 18 obus de 152 mm, le petit Lupo parvient lui aussi à se tirer d’affaire ! Grâce à lui, 2 034 chasseurs alpins allemands ont survécu à cette nuit qui aurait pu virer au massacre.
Début de la construction du camp de concentration de Natzweiler-Struthof par 300 détenus venant de Sachsenhausen.
Le U-69 coule le cargo américain Robin Moor au sud-ouest de Monrovia, au Libéria, le président Roosevelt qualifiant cette attaque d’« acte d’intimidation » de la part de l’Allemagne auquel les États-Unis ne répondront pas.
Violente contre-attaque des Irakiens à Falloujah.
Au tour du torpilleur italien Sagittario du lieutenant de vaisseau Cigala de sauver la 2. leichte Flottille de la destruction, en affrontant seul la Force C de l’amiral King (5 croiseurs et 2 destroyers). D’une torpille, il endommage même le croiseur léger HMS Carlisle ! À son retour au Pirée, Cigala est porté en triomphe par les chasseurs alpins allemands qu’il a protégés. Nouveau camouflet pour la Royal Navy qui déplore, en deux jours, la perte des croiseurs légers Fidji et Gloucester, des destroyers Greyhound et Juno, sans compter la mise hors de combat des cuirassés Warspite et Valiant et du croiseur Ajax !
Le chef d’orchestre autrichien Herbert von Karajan dirige à Paris Tristan et Isolde, œuvre exécutée par l’orchestre de l’Opéra de Berlin.
Dans l’impossibilité de rejoindre l’île par la mer, les chasseurs alpins de la 5. Gebirgs-Division sont transportés à Malème par avions. Leur arrivée va permettre de desserrer l’étau britannique autour de l’aérodrome tenu par les parachutistes. Le roi de Grèce Georges II s’envole pour l’Égypte.
Les premiers avions italiens dépêchés en renfort de la Luftwaffe arrivent en Irak, à Kirkouk.
Le contingent belgo-congolais, fort de 5 500 soldats et porteurs, s’empare de Gambela.
Le roi George VI promeut le général Jan Smuts, Premier ministre d’Afrique du Sud, au grade de maréchal à l’occasion de son 71e anniversaire. C’est le premier homme né dans un dominion britannique à atteindre ce rang, un Afrikaner qui a, en outre, la particularité d’avoir combattu les Britanniques lors de la guerre des Boers ! Il est vrai qu’il s’est depuis hissé en grand artisan de l’amitié avec l’Angleterre, et vient de jouer un rôle majeur dans la participation de l’Armée sud-africaine à la conquête de l’Afrique-Orientale italienne.
Bataille du détroit du Danemark. Le cuirassé allemand Bismarck et le croiseur lourd Prinz Eugen affrontent les cuirassés britanniques Hood et Prince of Wales et le croiseur Norfolk. Un obus du Bismarck fait exploser le Hood, orgueil de la Royal Navy, dont 3 matelots seulement sur 1 416 survivront. Le Prince of Wales est hors de combat, mais le Bismarck a lui aussi durement encaissé…
Naissance à Duluth, dans le Minnesota, de Robert Zimmerman, qui sera mondialement connu quelques années plus tard sous son nom de scène : Bob Dylan.
Le régime de Vichy, ouvrant la voie à une politique nataliste devant repeupler la France, inscrit au calendrier la fête des mères, censée mettre en avant le rôle de la femme au foyer. Le maréchal Pétain prononce le discours suivant à l’occasion de cette première journée des mères : « Mères de famille françaises, La France célèbre aujourd’hui la famille. Elle se doit d’honorer d’abord les mères. Depuis six mois, je convie les Français à s’arracher aux mirages d’une civilisation matérialiste. Je leur ai montré les dangers de l’individualisme. Je les ai invités à prendre leur point d’appui sur les institutions naturelles et morales auxquelles est lié notre destin d’homme et de Français. La famille, cellule initiale de la société, nous offre la meilleure garantie de relèvement. Un pays stérile est un pays mortellement atteint dans son existence. Pour que la France vive, il faut d’abord des foyers. Un foyer, c’est la maison où l’on se réunit. C’est le refuge où les affections se fortifient, c’est cette communauté spirituelle qui sauve l’homme de l’égoïsme et lui apprend à s’oublier pour se donner à ceux qui l’entourent. Maîtresse du foyer, la mère, par son affection, par son tact, par sa patience, confère à la vie de chaque jour sa quiétude et sa douceur. Par la générosité de son cœur, elle fait rayonner autour d’elle l’amour qui permet d’accepter les plus rudes épreuves avec un courage inébranlable. Mères de notre pays de France, votre tâche est la plus rude, elle est aussi la plus belle. Vous êtes, avant l’État, les dispensatrices de l’éducation ; vous seules savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui fait les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne et voici qu’aujourd’hui dans nos deuils, dans nos misères, vous portez la plus lourde croix. Mères de France, entendez ce long cri d’amour qui monte vers vous. Mères de nos tués, mères de nos prisonniers, mères de nos cités qui donneriez votre vie pour arracher vos enfants à la faim, mères de nos campagnes qui, seules à la ferme, faites germer les moissons, mères glorieuses, mères angoissées, je vous exprime aujourd’hui toute la reconnaissance de la France. »
La mise en place des unités allemandes désignées pour l’invasion de l’URSS s’accélère : 100 trains de transports de troupes arrivent désormais à la frontière soviétique chaque jour.
Le Bismarck, victime de graves avaries, rentre vers la France. La force navale britannique partie à sa poursuite perd le contact.