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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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Le 21 juillet, le général de Gaulle rencontre le ministre d’État britannique résidant au Moyen-Orient, Oliver Lyttelton, pour lui annoncer qu’il ne reconnaît pas le traité signé à Saint-Jean-d’Acre avec les Vichystes et qu’il prévoit de rendre aux Forces françaises libres leur entière autonomie face au commandement britannique. Pour appuyer ses dires, de Gaulle donne l’ordre au général Catroux d’exercer toute l’autorité de son mandat sur la Syrie et le Liban à partir du 24. L’épreuve de force réussit puisque, le 25 juillet, Lyttelton délivre une note, appelée Accords de Gaulle - Lyttelton, reconnaissant les intérêts historiques français dans les États du Levant, et déclarant que le Royaume?Uni n’a aucune visée sur le Liban et la Syrie.
La France de Vichy n’a pas les capacités de défendre efficacement son empire colonial. Le Japon cherche une fois de plus à en profiter et, le 14 juillet, il envoie un ultimatum exigeant de pouvoir installer ses troupes en Indochine pour participer à la défense du pays. Le prétexte est grossier, mais l’amiral Darlan n’a pas le choix : le 26 juillet, il signe un protocole autorisant le Japon à utiliser ses aérodromes dans le sud de l’Indochine, et à stationner des troupes sur l’ensemble du pays, sans limite d’effectifs. Le Japon obtient également des matières premières et du riz contre son engagement à respecter la souveraineté française sur sa colonie.
Lancement de l’opération « Substance », consistant à ravitailler l’île de Malte par convois, en partant de Gibraltar. L’escorte aéronavale est conséquente, avec un porte-avions et de nombreux destroyers.
Le croiseur britannique Dunedin capture le vapeur français Ville de Rouen au large de l’Afrique du Sud. Le cargo convoiera désormais du ravitaillement pour le Royaume-Uni, mais sera coulé en décembre 1942 par un sous-marin allemand.
Vichy instaure une loi autorisant le commissariat général aux questions juives à réquisitionner les biens, entreprises et valeurs appartenant aux Juifs pour « éliminer toute influence juive de l’économie nationale ».
Moscou est bombardé de nuit par 127 bombardiers de la Luftwaffe. Certains réussissent à toucher le Kremlin avec des bombes incendiaires, malgré une forte DCA.
Le maréchal Keitel fixe à 50-100 le nombre de personnes à exécuter en représailles à l’assassinat d’un soldat allemand par les partisans soviétiques.
Le convoi à destination de Malte (« Substance ») est attaqué par l’aviation italienne au sud de la Sardaigne. Un destroyer est coulé, plusieurs bâtiments d’escorte sont endommagés, mais le ravitaillement atteint Malte sans dommage.
L’Assemblée des cardinaux et archevêques de France, instance suprême de l’Église catholique en France, publie une déclaration d’allégeance au régime de Vichy, affirmant entre autres : « Nous vénérons le chef de l’État, et nous demandons instamment que se réalise autour de lui l’union de tous les Français. » Tout en restant prudent, le clergé catholique approuve ainsi la politique réactionnaire de Pétain, et demande en retour la sauvegarde de l’enseignement libre (dans les faits, quasi-exclusivement catholique) et le respect de la personne humaine. Les cardinaux garderont cette ligne loyaliste durant toute la guerre.
Le port de Brest est à nouveau bombardé par la RAF. Le croiseur Scharnhorst est touché cinq fois. Le Prinz Eugen ayant été endommagé plus tôt dans le mois, et le Gneisenau étant en réparation dans le port, aucun navire allemand présent dans la zone ne peut mener d’opérations dans l’Atlantique Nord.
Les employés de l’usine Alcan à Arvida se mettent en grève et demandent une augmentation de dix cents l’heure. L’aluminium étant devenu une matière première stratégique pour l’industrie de guerre, l’armée intervient le 29 pour mettre fin au mouvement. Les revendications des salariés seront cependant satisfaites.
Une canonnière équatorienne s’oppose à deux destroyers péruviens à l’embouchure du canal de Jambeli, dans le golfe de Guayaquil. Aucun des bâtiments n’est coulé, mais les Équatoriens revendiquent une grande victoire navale. Depuis, le 25 juillet est un jour de fête dans la Marine équatorienne.
Devant la menace persistante d’une guerre avec le Japon en Asie, le président Roosevelt rappelle en service actif l’ancien chef de l’état-major de l’US Army, le général Douglas MacArthur. Cet officier connaît particulièrement bien les Philippines pour y avoir vécu, mais aussi pour y avoir supervisé la création de l’armée nationale, à la demande du président Manuel Quezon dans les années trente (il sera même fait maréchal de l’Armée philippine en 1936). Mis à la retraite en 1937, MacArthur revient sur le devant de la scène le 26 juillet 1941, lorsque est créée l’United States Army Forces in the Far East (USAFFE) regroupant les forces étasuniennes et philippines. Il en prend la tête et rejoint son commandement à Manille, où est concentré l’essentiel des troupes américaines présentes en Asie.
Suite à l’occupation des bases françaises en Indochine, le Royaume-Uni gèle lui aussi les avoirs destinés au Japon et à la Chine (sous occupation nippone). Les sanctions économiques anglo-saxonnes décidées ce jour privent l’archipel nippon de l’essentiel de ses importations de blé, pétrole et métaux. Tokyo devra donc vivre sur ses réserves.
Marx Dormoy , l’un des 80 parlementaires ayant refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, est tué dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941 par une bombe à retardement placée sous son lit par d’anciens cagoulards. Il était en résidence surveillée à Montélimar depuis l’avènement du régime de Vichy.
Londres est sévèrement bombardée par la Luftwaffe. C’est le premier raid aérien sur la capitale britannique depuis dix semaines.
Les forces soviétiques autour de Smolensk sont prises au piège par un mouvement en tenaille des armées de l’Axe.