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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
La Seconde Guerre mondiale au jour le jour voilà un créneau original proposé par une nouvelle revue d'histoire....
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L’ambassadeur d’Union soviétique, Molotov, demande à Churchill l’ouverture d’un second front en Europe occidentale.
Plusieurs membres du Front national, organisation nazie interdite, dont le chef, Robert Tobler, est emprisonné depuis 1940, sont internés pour propagande.
Des résistants communistes tentent d’assassiner Marcel Déat, le chef du Rassemblement national populaire, avec un engin explosif artisanal, lors d’une conférence à Tours.
Trois groupes d’avions de chasse américains commencent leurs opérations dans le Pacifique à partir de Darwin.
Le Parlement britannique annonce un rationnement du charbon, du gaz et de l’électricité, afin de réduire leur consommation de 25 %.
À Peenemünde, sur la mer Baltique, le prototype de la fusée à longue portée allemande A4 (future V2) vole à 1,6 kilomètre de distance avant de s’écraser en mer.
Arrivé en Australie après son départ de Bataan, MacArthur prononce son serment : « je suis parti mais je reviendrai ».
Outré par la parution de caricatures et d’articles stigmatisant les chefs de la nation, Herbert Stanley Morrison, ministre de l’Intérieur anglais, convoque le directeur du Daily Mirror Cecil Thomas et le rédacteur en chef Harry Guy Bartholomew et les menace d’en interdire la parution. Le fauteur de troubles est Philip Zec, célèbre caricaturiste du journal, dont les lecteurs apprécient les caricatures des chefs nazis, qu’il brocarde régulièrement sous forme d’animaux aussi sympathiques que des serpents, vautours, crapauds ou singes (à tel point qu’Hitler aurait fait inscrire le nom de l’humoriste sur la liste noire des personnalités à éliminer après la victoire sur la Grande-Bretagne). Le dessin qui suscite l’ire de Morrison revient sur la décision du gouvernement d’augmenter le prix du pétrole. L’œuvre de Zec montre un marin rescapé d’un torpillage, avec un visage barbouillé d’huile et se cramponnant à un radeau. Il est légendé : « Ne perdez pas d’essence. Il en coûte des vies. » Winston Churchill estime que le dessin suggère que la vie du marin a été mise en jeu pour améliorer les profits des compagnies pétrolières. En pleine Chambre des communes, Morrison a qualifié le dessin de « méchant » et Ernest Bevin, le ministre du Travail, a prétendu que l’œuvre de Zec avait provoqué une baisse du moral des forces armées et du public en général. Churchill s’arrange alors pour que le MI5 (service de renseignements chargé de la sécurité intérieure) enquête sur le passé de Zec. Bien qu’ils aient établi les opinions de gauche du caricaturiste, les enquêteurs ne trouvent aucune preuve de son implication dans des activités subversives. Face à Bartholomew et à Thomas, Morrison décrit le dessin de Zec comme « digne d’un Goebbels au mieux de sa forme », puis déclare à Thomas que « seul un éditeur très antipatriotique peut accepter sa publication », avant de s’en prendre à Bartholomew, arguant que « seul un fou ou quelqu’un avec un esprit malade » aurait pu permettre la publication d’un tel dessin dans le Daily Mirror. Lorsque Aneurin Bevan, l’un des principaux hommes politiques de gauche, entend dire que le gouvernement envisage la fermeture du Daily Mirror, il provoque un débat sur la question à la Chambre des communes. Certains députés sont consternés d’entendre Morrison suggérer que le journal pourrait faire partie d’un complot fasciste destiné à saper le gouvernement britannique. Plusieurs soulignent que le Daily Mirror a fait campagne contre le fascisme en Europe depuis les années trente. Bevan fait valoir dans le débat qui suit que « Le gouvernement cherche à réprimer les critiques. La seule façon pour le gouvernement de répondre à ses détracteurs est de réparer les torts à partir desquels les gens souffrent et de les mettre d’accord avec sa politique ».
Le général anglais William Joseph Slim prend le commandement de ce qui reste des forces alliées en Birmanie.
Pour lutter contre les partisans, les Allemands lancent une opération d’envergure, appelée « Munich », en Biélorussie. Les moyens sont conséquents, puisque la Luftwaffe doit prendre pour cible les bases de partisans entre Viazma et Smolensk.
Sortie du film La femme que j’ai le plus aimé, de Robert Vernay, avec Arletty, Mireille Balin, Lucien Baroux. L’œuvre évoque la déception amoureuse.
En Crimée, la 22. Panzer-Division échoue devant Sébastopol. Elle est quasiment détruite.
La Royal Air Force attaque les terrains d’aviation de l’Axe de Derna et Benghazi, afin d’empêcher leurs forces aériennes d’attaquer un convoi naval en route pour Malte.
Bedi Arbel, consul général de Turquie à Marseille, se rend en Corse (dont les affaires turques dépendent de son consulat) en prévision du prochain recensement des Juifs de l’île de Beauté, organisé par le gouvernement de Vichy. Comme l’a averti son ami Pierre-Henry Rix, sous-préfet de Corse, ce recensement n’augure rien de bon dans une Europe occupée par l’Allemagne antisémite. Plusieurs fois donc, Bedi Arbel se rend par hydravion sur l’île, sa serviette – protégée par l’immunité diplomatique – bourrée de centaines de passeports vierges. Avec la complicité à Ajaccio du préfet de Corse Paul Balley et à Bastia de Rix, le consul général distribue des passeports vierges à des milliers de Juifs corses, afin de leur octroyer la nationalité turque. Ankara est au courant, mais prendra ses distances avec le diplomate si l’affaire tourne mal. Mais, contre toute attente, les autorités vichystes n’y voient que du feu et procèdent à un recensement dont le résultat s’avère des plus décourageants pour les tenants de la politique antisémite française… Les Juifs de Corse sont de fait en sécurité, jusqu’à l’arrivée des Italiens en novembre 1942. Non content d’avoir sauvé ces derniers, Bedi Arbel délivrera 20 000 passeports turcs à la communauté juive de Marseille.
En Allemagne, Fritz Sauckel, Gauleiter de Thuringe, est nommé ministre plénipotentiaire du Travail, responsable du recrutement de la main-d’œuvre étrangère.
Mis en difficulté par les Japonais, les Américains commencent à se replier sur l’île fortifiée de Corregidor.
Seconde bataille du golfe de Syrte, au large des côtes libyennes. Elle oppose les navires d’escorte d’un convoi britannique pour Malte à la flotte italienne, forte du cuirassé Littorio, de deux croiseurs lourds, d’un croiseur léger et de huit contre-torpilleurs. L’amiral britannique Vian réussit à écarter la menace italienne, mais plus de 80 % de ses approvisionnements sont perdus.
La Propaganda-Staffel promulgue, en accord avec le Syndicat des éditeurs français, une deuxième « liste Otto », qui recense les livres interdits par les forces d’occupation.
Paul Thümmel, dignitaire du NSDAP et agent de haut rang de l’Abwehr (le service de renseignements de l’armée) depuis longtemps soupçonné de double jeu au profit des Alliés, est définitivement arrêté par la Gestapo du protectorat de Bohême-Moravie.