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La chute de la France crée sur la planète une onde de choc, rarement décrite dans son ensemble. Le présent article esquisse un tour des grandes capitales et de certaines plus petites.
Les recherches initiées par Patrick Desbois en Ukraine en 2003, connues sous le nom de « Shoah par balles » (forgé par le journaliste Henri Tincq dans l’un des premiers articles sur le sujet), et qui se développent actuellement dans toute la partie de l’ex-URSS envahie par l’Armée allemande, constituent l’un des apports récents les plus précieux à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
« C’est une autre Carthage » : c’est par ces mots que Harry L. Hopkins, compagnon de Roosevelt, puis conseiller du président Truman, commente les ruines de Berlin lorsque, en route pour Moscou pour ce qui devait être sa dernière mission, il survole la capitale du défunt Reich. Carthage rime avec ravage : Berlin, bombardée par les Alliés, pilonnée par les orgues de Staline, objet d’un Strassenkampf (combat de rues) acharné, est détruite à 90 %. Son aspect lunaire évoque à l’humaniste Hopkins la destruction de la prestigieuse et fière cité punique par les légions du général Scipion, qui gagna, dans cette victoire, le cognomen d’Africanus.
Au début du XXe siècle, l’Espagne est une puissance sur le déclin. En 1898, à l’issue de la guerre hispano-américaine, le royaume a dû renoncer aux derniers joyaux de son empire colonial : les Philippines, Cuba et Puerto Rico. Seuls la Guinée, le Maroc et le Río de Oro demeurent sous sa souveraineté. Au traumatisme de la défaite face aux États-Unis se sont ajoutées les rébellions au Maroc ayant débouché sur la sanglante guerre du Rif de 1921 à 1926.
À la différence de l’été 1914, les premiers temps de la guerre en septembre 1939 ne sont pas marqués en France par des combats immédiats, mais par le processus de passage à l’état de guerre. Organe discret mais essentiel de l’appareil de défense, les services de renseignement n’échappent pas à cette transition.
« Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures » [mais aussi] « le devoir de les civiliser [...] Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents [...]. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »
Jules Ferry, 28 juillet 1885
« Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts »
Affiche et carte de souscription aux bons d’armement, 1939.
« Messieurs, donnez-moi un million de Sénégalais et j’enfonce la ligne Siegfried en une journée… » Conférence prononcée en 1939 par le général Bührer, chef d’état-major général des colonies, devant de jeunes offi ciers de tirailleurs (souvenirs du lieutenant Deschênes, 1982).
À la veille de la guerre, ces extraits de la presse ou de conférences radiophoniques et publiques, sans oublier l’iconographie patriotique, donnent le ton des messages martelés par la propagande quant au rôle de l’empire. Mais, derrière ces slogans, qu’en est-il réellement des poids politique, économique et militaire des colonies dans le conflit qui se déclenche le 3 septembre 1939 ? Traiter de l’apport de l’outre-mer nous plonge au coeur des équivoques et mythologies1 qui caractérisent le fait colonial et conduit à aborder les ambiguïtés et les atermoiements qui marquent la doctrine politique et militaire française de l’entre-deux-guerres.
Arrivée tardivement dans le cénacle des puissances coloniales, la jeune Allemagne unifiée se taille entre 1884 et 1914, dans le Pacifi que et surtout sur le continent africain, un empire outre-mer conséquent bien que morcelé et d’une valeur limitée tant au plan économique que stratégique. Parallèlement, elle se dote d’une puissante flotte de guerre capable de soutenir ses ambitions mondiales en pleine ascension.
« Ainsi, par haine du bolchevisme, une partie de la bourgeoisie française est tombée rapidement dans une stupéfiante indulgence à l’égard de l’Allemagne hitlérienne. [...] Et pendant ce temps, étonnante contradiction, ce sont les communistes qui clament le danger allemand ! Ah, drôle d’époque. »
Henri de Kérillis, Français ! Voilà la guerre, 1937
En vérité, il n’y avait pas la moindre chance pour que l’on aille se battre en Norvège. Entre les deux guerres, ce pays était superbement ignoré des grandes puissances, et il s’en accommodait parfaitement. D’ailleurs, si l’on ne s’était pas battu en Scandinavie durant la Grande Guerre, pourquoi le ferait-on lors d’un nouveau confl it ? De l’avis général, le « coin tranquille de l’Europe » était voué à le rester. Mais le destin en décidera tout autrement…
Dès septembre 1939, le gouvernement français organise la mobilisation scientifique. Le CNRS est né de la volonté de se préparer à une guerre longue, qui aboutit aussi aux premières recherches sur la bombe atomique.
Le nom d’Oswald Mosley est bien oublié aujourd’hui. Tout au plus a-t-on évoqué la mémoire du « fondateur du parti fasciste britannique » lorsque son fils, Max, s’est trouvé impliqué en 2008 dans l’un de ces scandales à connotation sexuelle que la presse populaire d’outre-Manche affectionne.